Se mobiliser collectivement pour la réduction du déterminisme scolaire

La finalité de l'éducation

Le but de l’éducation, c’est de permettre à chacun de devenir un adulte épanoui, que ce soit :

  • intellectuellement (accès à la culture, esprit critique, citoyenneté, etc.),
  • socialement (intégration, participation, collectif)
  • ou économiquement (accès au travail, niveau de vie, etc.)
Si vous êtes enseignant, vous êtes probablement d'accord avec cette vision.

La réalité : l'école ne réduit pas les inégalités

Aujourd’hui, l’école ne permet pas à tous les élèves de réussir.

L’enfant qui naît et grandit dans un milieu de CSP aisé a beaucoup plus de chances d’atteindre un niveau d’étude élevé que celui qui naît dans une famille de CSP défavorisée. C’est que l’on appelle le déterminisme scolaire.

Proportion des élèves obtenant un diplôme du supérieur ou pas de diplôme, selon la CSP de leurs parents*

* sur la période 2012-2015. Données : L’Etat de l’Ecole 2016 (MENESR-DEPP, d’après enquêtes emploi de l’INSEE).

Un élève en difficulté scolaire finit souvent par décrocher au collège ou au lycée.

Un élève en difficulté scolaire finit souvent par décrocher au collège ou au lycée.

Avec peu ou pas de diplômes, cet enfant sort également de l’école avec un sentiment d’échec et une estime de soi très faible.

Pour cet enfant, c’est alors la promesse d’une vie d’adulte plus difficile que pour ceux qui continuent leur parcours scolaire.

Catégorie socio-professionnelle des jeunes venant de sortir de l'école*, selon leur niveau d'étude (graphe interactif)

* depuis 1 à 4 ans. Données : L’Etat de l’Ecole 2016 (MENESR-DEPP, d’après enquêtes emploi de l’INSEE).

Les enseignants se sentent bien souvent impuissants à aider les élèves en difficulté.

Qui n'a pas connu cette « panne de métier » ?
Si tout est déterminé, que puis-je faire alors ?

Les causes

De nombreux scientifiques ont cherché à comprendre pourquoi certains élèves échouent à l’école, à potentialité égale. Le programme de formation vous aidera à vous familiariser avec les explications apportées par la recherche.

Voici deux illustrations de causes aujourd’hui connues pour expliquer le déterminisme scolaire :

  1. Les élèves en difficulté à l’école, souvent, ne parlent « pas la même langue » que leurs enseignants : ils ne partagent pas les « mêmes codes » et ne comprennent pas ce que l’école attend d’eux. On parle de « malentendus » entre ces enfants (et leur famille) et l’école. Or l’évolution des attentes scolaires au cours des dernières décennies a eu tendance à renforcer – à l’insu des enseignants – le caractère inégalitaire du fonctionnement de l’école.
  2. L’éducation d’un élève nécessite de pouvoir s’engager dans la durée (par ex. : 12 années entre le CP et l’université). Les familles en situation de précarité sont souvent incapables de maîtriser le temps et de s’y projeter. Il y a une différence de conception de la temporalité entre l’école et les familles vulnérables. Cela peut expliquer, par exemple, pourquoi les devoirs à la maison, la prise de rendez-vous, ou les choix d’orientation posent autant de difficultés à certains élèves et à leur famille.

 

Les méthodes d’enseignement actuelles laissent beaucoup d’élèves et de familles dans l’incompréhension et le désarroi. Tous les enfants sont pourtant capables d’apprendre. En tant qu’enseignants, réfléchir à nos pratiques fait partie de notre quotidien ; nous sommes conscients que des changements sont nécessaires.

Changer, oui. Mais on n'a pas forcément l'idée de « comment faire », ni la force de le faire seul.

Une solution : la formation Apprenance

 

Le programme de formation Apprenance aide les enseignants à changer leurs pratiques en prenant en compte la question du déterminisme scolaire.

  • Concret : des solutions concrètes validées par des chercheurs, testées au préalable, et rapidement applicables en classe sont proposées aux enseignants.
  • Dans la durée : plusieurs séances de travail sont réparties sur toute l’année. Cela permet aux enseignants d’évoluer progressivement en échangeant régulièrement avec les formateurs.
  • Partage : cette formation repose en grande partie sur le travail en équipe, le partage et les échanges sur ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas.
  • Expérimentation : l’Apprenance laisse la place à l’expérimentation, pour que chaque enseignant puisse adapter les « bonnes pratiques » proposées au contexte de sa classe.
  • Des outils innovants : une utilisation intelligente de la vidéo pour prendre du recul et partager.